2.

 

Le visage carré, les sourcils épais et le ventre rond, Sékari jardinait avec une sage lenteur. Redoutant des douleurs dorsales et un abcès au cou à force de soulever la palanche aux extrémités de laquelle étaient suspendus deux lourds pots remplis d’eau, il mesurait ses efforts et prenait soin de ne pas commettre d’excès de labeur. Ce n’est pas parce qu’il se hâterait que les poireaux pousseraient plus vite.

Sékari déterra les plus gros et les enfourna dans l’un des sacs que portait Vent du Nord, l’âne colossal aux grands yeux marron de son ami, le scribe Iker. Infatigable, le quadrupède n’obéissait qu’à son maître qui l’avait sauvé des mains d’un tortionnaire puis d’un sacrificateur. Comme Iker l’autorisait à accompagner Sékari, Vent du Nord assistait le jardinier dans sa tâche aussi obscure que pénible.

Selon la coutume, pendant les périodes chaudes, Sékari n’arrosait pas les cultures avant la tombée du jour. L’eau s’évaporait beaucoup moins vite pendant la nuit, et les plantes stockaient la précieuse substance pour résister à l’ardeur du soleil.

Désirant étendre son carré d’oignons, Sékari s’agenouilla afin d’arracher les mauvaises herbes. Mais ce qu’il découvrit lui ôta l’envie de continuer.

 

Supprimer le pharaon Sésostris par n’importe quel moyen : telle était l’obsession d’Iker. Le jeune homme avait tant souffert de la cruauté du roi qu’il n’existait plus d’autre solution.

Depuis son entrée dans l’élite des scribes de la ville de Kahoun, dans le Fayoum[5], Iker aurait dû se contenter de sa remarquable situation. Mais il ne parvenait pas à oublier le passé au cours duquel il avait frôlé la mort à plusieurs reprises, et les mêmes scènes revenaient sans cesse le hanter pendant son sommeil après qu’on lui eut volé son ivoire magique qui éloignait les démons.

Il se revoyait attaché au mât d’un bateau, Le Rapide, et promis comme offrande à la mer dangereuse, puis seul rescapé d’un naufrage imprévisible. À destination du mythique pays de Pount, ce navire ne pouvait appartenir qu’au roi. Et c’était ce même monarque qui avait ordonné à un faux policier d’éliminer Iker, l’empêchant ainsi de faire surgir la vérité et de provoquer un scandale susceptible d’ébranler son trône. Ce tyran criminel asservissait l’Égypte, le pays aimé des dieux, en piétinant la loi de Maât.

Le chemin du jeune scribe était donc tout tracé : il devait empêcher ce despote assassin de continuer à nuire.

Mais bien des questions restaient encore en suspens. Pourquoi des pirates l’avaient-ils enlevé ? Pourquoi, sur l’île du ka, dans un rêve, un immense serpent avait-il demandé au naufragé s’il serait capable de sauver son monde ? Pourquoi le capitaine avait-il qualifié ce rapt de « secret d’État » ? Pourquoi son vieux maître, un scribe du village de Médamoud, lui avait-il prédit : « Quelles que soient les épreuves, je serai toujours à tes côtés pour t’aider à accomplir un destin que tu ignores encore » ? Des épreuves, Iker venait d’en traverser beaucoup, mais le mystère demeurait entier. Au moins se rendrait-il utile en tuant Sésostris.

Dans sa demeure de fonction, le jeune scribe ne manquait de rien. Il aurait dû mener une belle carrière en ne se préoccupant que de promotions. Une petite pièce vouée au culte des ancêtres, une modeste salle de réception, une chambre à coucher, des toilettes, une salle d’eau, une cuisine, une cave, une terrasse, un mobilier sommaire mais solide : que rêver de mieux ? Cette aisance matérielle, Iker ne la remarquait même pas, tant son esprit était tendu vers son unique but, si difficile à atteindre.

Souvent, il songeait à la jeune prêtresse dont il était tombé amoureux et qu’il ne reverrait probablement jamais. C’était pour elle qu’il progressait dans son métier, pour elle qu’il voulait devenir scribe d’élite afin de ne pas la décevoir s’ils se rencontraient de nouveau et s’il obtenait l’opportunité de lui dévoiler ses sentiments. Longtemps, il avait voulu croire à ce miracle. Aujourd’hui, il savait qu’elle n’était qu’un rêve merveilleux et inaccessible.

Les braiments de Vent du Nord arrachèrent Iker à sa sinistre méditation.

— Je suis rentré, annonça Sékari. Donne à manger à ton âne, je prépare la soupe.

— Bonne récolte ?

— J’ai la main verte.

La spécialité de Sékari ne se composait pas que de légumes. Il y ajoutait des morceaux de viande et de poisson, du pain, du cumin et du sel. Ce plat-là tenait au ventre et permettait de passer une nuit tranquille jusqu’au petit déjeuner.

Après avoir échappé à la mort, en compagnie d’Iker, dans les mines de turquoise du Sinaï, Sékari avait recroisé sa route à Kahoun où il était devenu son domestique, appointé par la municipalité. Des travaux de jardinage complétaient son modeste salaire, et il vendait sa production aux scribes.

Après qu’Iker eut conduit Vent du Nord à son étable, il retourna chez lui d’un pas lourd.

— Tu n’as pas l’air gai, observa Sékari. Pourquoi ne prends-tu pas la vie du bon côté ? Habille-toi de lin fin, fréquente les beaux jardins et les salles de banquet, respire le parfum des fleurs, enivre-toi, fais la fête ! L’existence est si courte qu’elle passe comme un rêve. Si tu le désires, je te présenterai à une fille très gentille. De ses cheveux, elle forme un lasso pour prendre les garçons au piège. Avec sa bague, elle les marque au fer rouge. Ses doigts ? Des feuilles de lys ! Sa bouche ? Un bouton de lotus ! Ses seins ? Des mandragores ! Mais avant de te laisser séduire, mange.

Iker goûta du bout des lèvres au chef-d’œuvre de Sékari.

— Ce n’est pas en dépérissant que tu retrouveras le moral. Souhaites-tu autre chose ?

— Non, ta soupe est délicieuse, mais j’ai perdu l’appétit.

— Qu’est-ce qui te tourmente, Iker ?

— Même si je ne parviens pas à comprendre pourquoi le pharaon a décidé de me supprimer, moi, un petit scribe sans importance, je dois agir.

— Agir, agir… Qu’est-ce que ça signifie ?

— Quand on connaît la racine du mal, n’est-il pas indispensable de la détruire ?

— Vous, les scribes, vous inventez toujours des justifications à tout ! Moi, je suis un homme simple et je te conseille d’éviter les complications. Tu as une maison, un métier, un avenir assuré… Pourquoi rechercher les ennuis ?

— L’essentiel est ce que me dicte ma conscience.

— Si tu commences à utiliser les grandes formules, je perds pied ! Il faut quand même que je te dise…

Sékari eut l’air ennuyé.

— Une triste découverte, avoua-t-il, mais tu n’as peut-être pas envie de savoir.

— Au contraire !

— Ça concerne l’ivoire magique qui protégeait ton sommeil.

— L’aurais-tu retrouvé ?

— Oui et non… Le voleur l’a réduit en miettes et les a éparpillées dans de mauvaises herbes. C’est peut-être le bonhomme qui t’a agressé et dont le cadavre a été repêché dans un canal. Impossible de reconstituer l’objet. Pour moi, ce n’est pas bon signe. Quels que soient tes projets, tu devrais y renoncer.

— Il me reste les petites amulettes que tu m’as offertes, rappela Iker. Avec les faucons, incarnations du dieu céleste Horus, et les babouins de Thot, maître des scribes, ne suis-je pas bien protégé ?

— Elles sont vraiment très petites, ces amulettes ! À ta place, je ne m’y fierais pas trop.

Sékari termina la soupe sous le regard absent d’Iker.

— La prochaine fois, j’ajouterai des épices. Si on allait dormir ? Demain, on travaille tôt.

Iker acquiesça.

Sékari déroula une natte de première qualité sur le seuil de la petite maison. Depuis l’attentat dont Iker avait failli être victime, son domestique prenait des précautions.

 

Certain que Sékari était profondément endormi, Iker quitta sa demeure en passant par la terrasse. Après s’être assuré que personne ne le suivait, il se faufila dans une ruelle d’une propreté impeccable et y patienta un long moment.

Kahoun était une cité remarquable. Bâtie selon les lois de la proportion divine, elle se divisait en deux quartiers principaux. Celui de l’ouest se composait de deux cents maisons de taille moyenne, celui de l’est abritait plusieurs villas dont certaines possédaient soixante-dix pièces. Au nord-est, l’immense résidence du maire, bâtie sur une sorte d’acropole.

Iker ne savait plus quoi penser de l’important personnage. D’un côté, il l’avait engagé puis avait favorisé sa carrière, de l’autre, il était forcément le fidèle serviteur du pharaon. Le jeune scribe ne se réduisait-il pas à un pion manipulé sur la table d’un jeu dont il ignorait les règles ?

Comme rien ne troublait le calme de l’endroit, Iker se dirigea vers le lieu de son rendez-vous. Ni le maire ni son supérieur hiérarchique, Héremsaf, ne connaissaient ses contacts avec une jeune Asiatique, Bina, une servante qui ne savait ni lire ni écrire mais luttait, comme lui, contre la tyrannie de Sésostris.

La jeune femme l’attendait dans une maison désaffectée. Dès qu’il y pénétra, elle referma la porte et l’entraîna dans une réserve de jarres où nulle oreille indiscrète ne surprendrait leur entretien.

Bina était brune, spontanée et charmeuse.

— As-tu pris les précautions indispensables, Iker ?

— Me considères-tu comme irresponsable ?

— Non, bien sûr que non ! Mais j’ai peur, si peur… Ne devrais-tu pas me rassurer ?

Bina se blottit contre le scribe, mais il ne réagit pas. Chaque fois qu’elle tentait de le séduire, le visage de la jeune prêtresse lui revenait en mémoire et lui ôtait tout désir de céder aux avances de sa complice.

— Nous n’avons pas beaucoup de temps, Bina.

— Un jour, cette ville sera à nous, et nous ne serons plus obligés de nous cacher. Mais le chemin est encore long, Iker. Toi seul nous permettras d’aboutir.

— Je n’en suis pas sûr.

— Hésiterais-tu encore ?

— Je ne suis pas un assassin.

— Tuer Sésostris sera un acte de justice !

— Encore faudrait-il posséder des preuves formelles de sa culpabilité.

— Qu’exiges-tu de plus ?

— Je veux consulter les archives.

— Ce sera long ?

— Je l’ignore. Mes fonctions actuelles ne m’y autorisent pas, et il me faudrait grimper dans la hiérarchie pour y avoir accès sans attirer l’attention du maire et d’Héremsaf.

— Qu’espères-tu donc découvrir, Iker ! Tu sais déjà que le pharaon est l’unique responsable de tous tes malheurs et de ceux de ton pays. Tu es conscient de la gravité de la situation. C’est pourquoi tu n’as pas le droit d’abandonner.

— M’imagines-tu, moi, planter un poignard dans le cœur d’un homme ?

— Tu en auras le courage, j’en suis certaine !

Iker se releva et marcha sur des tessons de poterie. L’un d’eux se brisa sous son pied. Il souhaita que supprimer le monstre fût aussi facile.

— Sésostris continue à exterminer mon peuple, déclara la jeune femme avec émotion. Demain, c’est le tien qu’il persécutera, au terme de la guerre civile qui s’annonce. Non loin d’ici, le chef de province Khnoum-Hotep lève une armée pour lutter contre le tyran, mais combien de semaines lui résistera-t-il ?

— D’où proviennent tes informations ?

— De nos alliés qui arriveront bientôt à Kahoun, j’espère. Avec eux, notre énergie décuplera !

— Comment entreront-ils dans la ville ?

— Je l’ignore, Iker, mais ils y parviendront. Tu verras, ils nous fourniront une aide précieuse.

— C’est de la folie, Bina.

— Je t’assure que non ! Il n’existe aucun autre moyen de nous délivrer de cette oppression, et tu seras le bras armé qui nous offrira la liberté. Existe-t-il un plus grand destin ? En s’attaquant à toi, Sésostris a déclenché la force capable de le détruire.

Les dernières paroles de Bina convainquirent le scribe qu’il progressait sur la bonne voie. Cependant, le but demeurait bien lointain, et ses chances de l’atteindre paraissaient infimes.

— Je partage tes doutes et tes inquiétudes, Iker. Mais bientôt, nous ne serons plus seuls.

 

Allongé sur sa terrasse, Iker ne dormit pas de la nuit. Cette fois, son projet prenait corps, et il se sentait apte à le mener à bien. Rien ne lui était plus insupportable que l’injustice, qu’elle fût commise par un roi ou par un pauvre. Et s’il n’y avait personne d’autre que lui pour se révolter, il ne reculerait pas.

Provenant du bas, un cri de douleur le fit sursauter.

— Vous avez la calebasse fêlée ! protestait Sékari avec véhémence. On ne réveille pas les gens à coups de pied dans les fesses !

Iker descendit voir.

Deux policiers se tenaient devant chez lui.

Munis de gourdins, ils n’avaient pas l’air commode.

Debout, encore embrumé, Sékari se tâtait le postérieur.

— Qui c’est, celui-là ? demanda le policier le plus âgé.

— Sékari, mon domestique.

— Dort-il toujours sur le seuil ?

— Mesure de sécurité.

— Avec un gaillard qui a tant de mal à se réveiller, moi, je me sentirais plutôt en danger ! Bon, ce n’est pas pour lui qu’on vient. Le scribe Héremsaf te réclame d’urgence.

Les deux envoyés s’éloignèrent.

« Au moins, pensa Iker, figé sur place, ils ne me passent pas les menottes et ne me traînent pas dans les rues de la ville comme un vulgaire brigand. »

Ce n’était malheureusement que partie remise. Si Héremsaf le convoquait de cette manière, c’est parce qu’il percevait ses intentions. Iker serait arrêté et condamné. Sa seule chance consistait à s’enfuir, mais les gardiens de la porte principale de la ville lui permettraient-ils d’en sortir ?

Les mystères d'Osiris - 02 - La conspiration du mal
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